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09 Juillet, 2014

La Société d'encouragement pour l'industrie nationale est une association originale, fondée en 1801, qui avait pour but, à l'origine, de favoriser l'engagement de la France dans la Révolution industrielle, en relevant le défi britannique, et de favoriser toutes les formes de création au service de l'intérêt national. Cette société qui a aujourd'hui plus de 210 années d'existence poursuit son activité au service de l'industrie et de l’innovation technologique.


Une création de la période consulaire


La société d’encouragement pour l’industrie nationale fut fondée le 9 brumaire an X (31 octobre 1801) à Paris, à l'initiative d'un groupe de savants, parmi lesquels Berthollet et Vauquelin, de hauts fonctionnaires comme Joseph-Marie de Gérando ou Louis Costaz, d’experts techniques comme Etienne de Montgolfier, d’hommes d’affaires tels que Benjamin Delessert, Perregaux ou Scipion Périer, «d’esprits éclairés» comme Charles-Philibert de Lasteyrie, sous la présidence du grand chimiste et industriel Chaptal, alors ministre de l’Intérieur de Bonaparte, et avec le concours de nombreuses autres personnalités de l'époque, appartenant aux élites parisiennes. Dans son discours inaugural, Joseph-Marie de Gérando, qui devait être le secrétaire de la nouvelle institution, lui donnait comme mission de « seconder l’industrie dans son développement […] par des encouragements sagement conçus et appliqués".

La nouvelle société apparaissait dans une période de réorganisation d'un pays marqué par près d'une décennie de bouleversements, d'instabilité et de conflits; le régime consulaire imposé par Bonaparte deux ans plus tôt, et qui entendait créer, sur le plan politique, un régime stable et fort, doté d'un cadre juridique solide, voulait également se donner une assise sociale solide, fondée sur le rôle des notables, et redresser une situation économique désastreuse, pour mieux garantir la paix civile, d'autant que le retour progressif à la Paix européenne ouvrait de meilleures perspectives. Chaptal, savant, industriel, devenu ministre de l'Intérieur de Bonaparte, était un personnage-clé de cette réorganisation en particulier dans le domaine économique qui entrait dans les attributions de son ministère : ce n'est pas par hasard si la nouvelle institution fut créée quelques semaines après l'exposition industrielle de l'an X, qui voulait marquer le début du redressement productif, et si elle était animée par des proches du ministre, tels Gérando ou Louis Costaz. Dans ses objectifs, elle reflétait parfaitement les vues de ce dernier, qui étaient, il est vrai, partagées par rune bonne partie des élites politiques, économiques, intellectuelles, notamment le groupe très actif alors des "idéologues" qui avaient adhéré à ce projet.
La nouvelle société reprenait en effet l'héritage de
l'Encyclopédie et des sociétés d'émulation apparues en nombre au temps des Lumières, tout en tenant compte des options libérales dans le domaine économique ainsi que de la reconnaissance de l’initiative individuelle affirmées depuis l'Assemblée constituante à partir de 1789. Dans le contexte d'une rivalité que l'on souhaitait désormais pacifique avec l'Angleterre, elle souhaitait parallèlement entreprendre l’examen des grandes questions techniques, selon une démarche analogue à celle de la Society for the Encouragement of Arts, Commerce and Manufactures, fondée en en 1754 à Londres, et jugée par certains observateurs, tels Lasteyrie, comme une des clés des succès économiques de ce dernier pays.

Dès ses premiers mois d'existence, la société connût un grand succès, recueillant plusieurs centaines d'adhésions à travers toute la France, succès auquel l'action des préfets, dûment incités à adhérer eux-mêmes et à recruter des adhérents parmi leurs administrés n'était pas étranger. Parmi les tous premiers sociétaires figuraient de nombreuses personnalités du monde scientifique et technique : les principaux animateurs du Conservatoire national des Arts et Métiers, Nicolas Conté ou Claude Molard, côtoyaient des membres de l'Institut comme Fourcroy ou Monge; des industriels innovateurs comme Ternaux côtoyaient des agronomes comme Parmentier et Vilmorin; on y rencontrait également encore les directeurs des grandes écoles du temps, Guyton-Morveau pour l'école Polytechnique et Prony pour l'école des Ponts-et-Chaussées, sans compter de nombreuses personnalités politiques ou intellectuelles comme Benjamin Constant ou Cabanis.


Une société élitiste et diversifiée

Après l'élan initial, les effectifs, tout en connaissant des variations sensibles selon les époques, forte poussée sous la Restauration, stagnation sous la Monarchie de Juillet, oscillations marquées sous le Second empire et aux débuts de la IIIème République , puis accroissement régulier et marqué jusqu'aux années Trente, n'a compté au final, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, que quelques centaines de membres, un millier au maximum; ils seront recrutés par cooptation, en majorité à Paris, dans les milieux scientifiques et universitaires, comme Louis Pasteur, chez les chefs d’entreprise et les ingénieurs comme Bréguet ou André Michelin, dans la haute administration et, parfois, dans les milieux parlementaires, comme Léon Say ou Albert Lebrun; on y trouvera également souvent dans les débuts, des artistes comme Léonor Mérimée, directeur de l'école des Beaux-Arts, et des amateurs, esprits «éclairés» au sens des Lumières. Son organisme essentiel, a été le conseil d'administration, fort d'une trentaine de membres au moment de la fondation, et qui en comptera plus d'une centaine au début du xxe siècle ; il a été, dès le début, divisé en comités spécialisés, chargés d'évaluer les innovations qui lui étaient soumises ; elle en a compté cinq à la fondation : agriculture, arts économiques - «arts» signifiant techniques au sens de l’Encyclopédie et «économiques» signifiant produits et équipements destinés à l’équipement individuel et collectif -, chimie, commerce et mécanique ; un sixième allait être ajouté en 1876, le comité de construction et beaux-arts; une dernière réforme créera un comité de physique en 1947; une approche transversale prévalait cependant dans l’examen de nombreuses questions, qui reflétait la diversité des origines et des préoccupations des dirigeants.